Comment le Green IT dans la refonte d’un Système d’Information peut réduire de façon non négligeable les différents coûts d’un système d’information.
Qu’est-ce que le Green IT
Pour certains il s’agit d’une mode, pour d’autre d’un produit marketing. Certains y voient des contraintes sur leurs habitudes de tous les jours et d’autres, une solution globale aux maux de notre planète.
Le principe de Green IT est né d’un enchaînement d’évènements depuis les multiples chocs pétroliers, qui ont permis aux pays développés de prendre conscience de la rareté des ressources, jusqu’aux plus récentes crises économiques, qui nous imposent de revoir notre consommation au quotidien, et d’adopter une démarche de développement durable.
On trouve une multitude de définitions du « Green IT » ou « Informatique verte » sur la toile ou dans la littérature. Une synthèse de ces définitions est à notre sens la prise en compte de la dimension environnementale dans le cycle de vie des matériels, logiciels et services liés aux systèmes d’information d’une entreprise.
Le Green IT s’intègre dans une démarche plus globale que l’on nomme « RSE » pour Responsabilité Sociale des Entreprises, démarche visant à mesurer notamment l’impact social et économique des entreprises sur l’Environnement.
L’intégration du green IT dans un SI
Notre vision de la gestion de notre environnement et de ses ressources a changé. La mise en place d’un nouveau SI ne doit pas seulement répondre à un nouveau besoin fonctionnel ou à l’intégration de nouveaux processus métiers, mais il doit également contribuer à une réduction des coûts de fonctionnement. Et c’est sur ce dernier aspect que le Green IT peut devenir un atout dans un projet de refonte d’un système d’information.
Rentrons un peu dans le détail. Le green IT c’est par exemple la gestion des déchets électroniques avec le recyclage des postes informatiques arrivés en fin de vie ou revendus à des brokers. La mutualisation des moyens d’impression, avec la mise en place de copieurs multifonctions en remplacement d’une multitude de petites imprimantes, fax et autres scanners. C’est aussi l’écoconception des logiciels dont l’élaboration tourne autour de la gestion optimale de la charge CPU. Ou encore l’optimisation des data-centers, avec l’utilisation de serveurs optimisés et où la climatisation des salles est repensée pour être plus efficace.
Dans ces exemples, la consonance avec la préservation de l’environnement est forte, et les économies sont réelles :
- Le recyclage des déchets permet de limiter indirectement la flambée du prix des matières premières et plus particulièrement celle des métaux précieux,
- La mutualisation des moyens d’impression a pour conséquence de réduire le coût de la maintenance dû à un parc important de matériels hétérogènes,
- Un ensemble d’applications économes en utilisation mémoire et processeurs, permet de limiter le nombre de serveurs,
- Un système de climatisation destiné à refroidir uniquement les serveurs et non l’ensemble de la salle qui les abrite.
Dans un monde où chaque chose à un coût (coût d’achat, coût de maintenance, coût de fonctionnement,…), l’intégration de la valeur « Green » dans la recherche de réduction de ces coûts est une alternative intéressante et un critère de différenciation qui, de fait, prendra de plus en plus d’importance à l’avenir.
Vers un SI Green
Un exemple concret. Dans le cas de la mise en place d’un nouvel outil de CRM, il est important de répondre à diverses questions liées à la « durabilité » de l’outil. La technologie utilisée est-elle suffisamment répandue pour être maintenable ? L’outil a t’il été éco-conçu afin de limiter sa consommation électrique et sa gourmandise en terme d’espace disque ? L’infrastructure mise en place pour exploiter cet outil est-il efficient ?
Il est possible de se poser ce genre de questions en dehors de toute volonté de faire explicitement du Green IT. Bien sûr qu’une entreprise ne fera pas le choix d’un outil CRM énergivore qui à chaque ajout de client consommera l’équivalent d’ 1Go de données. Il s’agit de bon sens.
Mais le Green IT, c’est ça, du bon sens !
Pourquoi laisser les ordinateurs de bureau allumés la nuit alors que personne ne les utilise ?
Pourquoi s’efforcer à refroidir des Datacenter en évacuant la chaleur à l’extérieur alors que l’on utilise des radiateurs électriques pour chauffer les bureaux annexes ?
Pourquoi investir dans de grands espaces de travail collaboratifs afin de réunir des personnes issus de différents lieux géographiques alors que ces mêmes personnes vivent dans l’air du « tout connecté » et où une simple visioconférence peut éviter des coûts logistiques non négligeables.
Construire un SI Green commence en répondant à ces quelques questions, et en posant des premiers principes :
- Une architecture dimensionnée pour les besoins actuels et pouvant évoluer. Elle ne doit pas être construite sur des hypothèses de croissance qui n’arriveront sans doute jamais,
- Des serveurs virtualisés afin d’utiliser leurs capacités au maximum,
- Du matériel informatique sobre en consommation électrique (ex : EnergyStar ),
- Des postes de travail partagés pour éviter une sous-utilisation du matériel,
- Des applications éco-pensées pour éviter l’achat de serveurs trop gourmands en énergie,
- Etc.
Le green IT dans la refonte d’un Système d’Information, mais pas uniquement…
Aujourd’hui le Green IT n’est plus une option dans la refonte d’un SI. De par la législation en vigueur et les évolutions à venir qui incitent au développement durable, sa prise en compte doit être une composante importante sinon majeure.
Il contribue à l’objectif de diminution des coûts de fonctionnement de la majorité des refontes de SI, mais il nous paraît important d’aller plus loin et de s’appuyer sur ce nouveau SI Green pour modifier l’impact de l’entreprise sur l’environnement.
Tout comme la réduction de l’accidentologie routière est due, plus au changement de comportement des automobilistes qu’à l’évolution des automobiles, la diminution de notre impact sur la planète est plus la conséquence de nos changements d’habitude que des moyens techniques mis à notre disposition pour le réduire.
Le SI Green est un nouvel outil mis à disposition des utilisateurs, il ne faut pas négliger de les accompagner et de les former pour que son utilisation soit optimum. Même si un SI green permet de faire des économies directes, ce sont surtout les utilisateurs et leurs habitudes qui vont permettre de réaliser les économies les plus importantes et de bâtir une culture d’entreprise réellement éco-responsable.
One Response
RépondreTrackbacks/Pingbacks