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Enjeux et contraintes du DSI d'aujourd'hui

Enjeux et contraintes du DSI d’aujourd’hui

Quels sont le enjeux et contraintes du DSI d’aujourd’hui ?

Dans un précédent article, nous avons évoqué l’urgence pour les entreprises de se tourner vers le numérique sur un air de « the times they are a-changin’ » que n’aurait pas renié Bob Dylan.

Mais bien que vous soyez convaincus de cette évolution nécessaire, vous ne pouvez vous empêcher de vous dire que les choses ne sont pas si simples : dans les grandes entreprises, on sait bien que les changements prennent du temps (lorsqu’ils sont simplement possibles). Cette résistance envers l’innovation est souvent personnalisée – aux yeux des métiers – par le DSI, figure de la stabilité ainsi que d’une sécurité souvent considérée comme excessive et d’un autre âge.

Le DSI a pourtant un rôle crucial à jouer pour aider son entreprise à négocier ce virage vers le numérique. Pourquoi cette implication semble-t-elle alors si compliquée ?

Pourquoi le rôle de DSI s’approche du jongleur-funambule ?

Le rôle du DSI a toujours été double :

  • Innover, apporter de la nouveauté dans le système d’information (nouveaux logiciels, nouveaux processus…) : en un mot, la partie projet
  • Maintenir le système d’information existant, s’assurer de son bon fonctionnement et de son accessibilité : la partie fonctionnement

Dans la plupart des entreprises françaises, le maître mot est de se dire qu’il vaut mieux s’assurer que tout ce que l’on a déjà fonctionne correctement avant de s’attaquer à mettre en place quelque chose de nouveau. Le chiffre suivant est assez parlant : la France a été l’un des pays dans lesquels les entreprises ont le moins augmenté leur effort de R&D depuis le milieu des années 90 : +1,4% en moyenne par an en France contre 4,1% en moyenne globale.

Il en résulte que le budget du DSI passe en grande majorité dans le fonctionnement au détriment des projets.

 

Seulement, avec cette vague numérique (dont on parlait précédemment), le métier est de plus en plus demandeur d’innovation. La raison en est simple : il fut un temps où l’informatique de l’entreprise était bien plus avancée que ce que l’on pouvait avoir à la maison. Cette tendance est désormais complètement renversée. Il est d’usage pour le particulier de posséder tablettes ou smartphones, ces outils tellement pratiques et d’usage si instinctifs qu’ils sont devenus une extension de nous-mêmes. La conséquence, c’est que les salariés des entreprises sont désormais habitués à utiliser des outils simples, immédiats et à pouvoir tout faire avec. Ils ont donc du mal à se contenter d’un ordinateur de bureau ayant deux versions de retard sur le dernier Windows, bridé dans son utilisation et souvent perçu comme lent.

 

Mais voilà : inclure ces nouveaux appareils dans son système d’information n’est pas toujours chose aisée. Prenons le smartphone par exemple : chaque utilisateur possède un modèle différent, avec une version différente d’OS installé dessus. Le DSI ne maîtrise ni le hardware ni le software (sans parler des éventuelles mises à jour) : difficile de garantir le bon fonctionnement de toutes les applications de l’entreprise dans ces conditions (sans parler de la sécurité des données transitant sur des appareils personnels).

 

Le métier attend donc plus d’innovation (donc de miser sur la partie projet) mais également plus de stabilité dans l’existant.

La vague numérique est également derrière cette exigence : le temps d’indisponibilité en ligne d’une entreprise a, en effet, un impact direct sur son chiffre d’affaire (d’autant plus si le centre de son business s’y trouve comme les banques en ligne ou les sites marchands par exemple). Il devient donc de moins en moins tolérable d’avoir une défaillance de ce côté.

 

Plus d’innovation et plus de stabilité, tout cela avec le même budget bien sûr (voire moins).

Très bien. Et on fait comment maintenant ?

 

Peut-on se passer du DSI pour gagner du temps ?

Devant l’apparente complexité de traiter avec le DSI, le métier est de plus en plus séduit par les solutions alternatives consistant à traiter directement avec des cabinets de conseils externes proposant des solutions à courts termes afin d’adresser un besoin immédiat. Une autre réponse prisée consiste à se bricoler une solution à partir d’une ou plusieurs applications trouvées sur les différents stores ou sur Internet.

Comparées aux procédures à suivre et aux conditions à remplir lors d’une demande d’évolution interne, ces méthodes peuvent sembler plus rapides, plus faciles, plus séduisantes… mais elles ne sont pas sans risques.

 

En effet, les solutions proposées par un tiers ou construites de toute pièce par le métier s’affranchissent bien souvent de plusieurs règles basiques de sécurité voire même de légalité :

  • les logiciels employés n’ont pas nécessairement un suivi de licence très rigoureux. Le cas le plus risqué repose sur l’emploi de logiciels open source, considérés comme gratuits par nombre d’utilisateurs alors qu’ils font bien l’objet de licence dans le cas d’un usage professionnel
  • certaines données confidentielles ou stratégiques de l’entreprise peuvent se retrouver sur des espaces extérieurs et non maîtrisés ou sur des supports non sécurisés
  • les documents transitant sur des espaces non redondés, échappant à une sauvegarde ou un archivage systématique peuvent se perdre, ce qui pose problème dans le cas de documents donc la conservation est règlementaire
  • autres documents dont le trafic doit être sous contrôle, ceux possédant des informations personnelles sur les salariés doivent être en accord avec la CNIL et leur échange doit donc passer par une procédure de validation en bonne et due forme.

 

Le garant de ces quelques points est bien le DSI et lui seul est en mesure d’intégrer le volet numérique tout en prenant en compte les aspects de sécurité et de réglementation indispensables.

 

Quels sont les enjeux du DSI pour les années à venir ?

Une étude de Forrester nous apprend que la part de projets informatiques menés entièrement ou principalement par les départements informatiques va chuter de 55% en 2009 vers 47% en 2015.

Nous ne sommes pas en train de prédire l’extinction du DSI (puisque par ailleurs, moins de 8% des achats informatiques se font sans l’intervention du DSI) mais il lui est indispensable de se repositionner pour embrasser et mener la transformation numérique de son entreprise.

 

Ce repositionnement ne doit pas se faire dans le sens de se concentrer sur ses acquis et de laisser le « sujet numérique » à quelqu’un d’autre (comme on le voit dans quelques entreprises américaines où le rôle de Directeur du Numérique est en plein essor) mais plutôt s’adapter aux nouvelles pratiques pour se diriger vers un système d’information toujours cohérent mais ouvert aux nouvelles pratiques où les frontières de l’écosystème sont plus floues (incluant les partenaires, les sous-traitants, fusionnant les sphères professionnelles et privées, etc.).

 

Dion Hinchcliffe, dans son article « The new CIO mandate », propose cinq éléments composant la nouvelle mission du DSI :

  • le DSI doit prendre les devants en terme de numérique et savoir à la fois proposer et convaincre dans le cadre de l’application du numérique sur tous les métiers de l’entreprise
  • il faut également se placer dans une démarche d’anticipation lors des choix technologiques à mettre en place et ne pas oublier que les nouveaux canaux numériques peuvent transformer les modèles traditionnels
  • les environnements de travail ont tendance à mal vieillir, la modernisation des niveaux de service est une priorité afin de rattraper le retard accumulé face à l’univers des technologies grand public
  • la technologie numérique émergente et décentralisée doit être permise et favorisée au sein de l’entreprise
  • il faut donner au département IT les moyens d’agir, de ne pas se contenter de maintenir les capacités informatiques les plus fondamentales mais, au contraire, de développer des services semblables à ceux que l’utilisateur a maintenant à disposition sur les stores d’applications mobiles.

Toujours dans la dynamique d’une série d’articles sur la transformation numérique, le prochain traitera de culture numérique, intelligence collective et RSE.

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